Pourquoi certaines langues sont plus difficiles à apprendre que d’autres
Apprendre une langue étrangère est une aventure passionnante, mais aussi un véritable défi. Certains apprennent l’espagnol ou l’italien avec une relative facilité, tandis que d’autres luttent pendant des années avec le japonais, le chinois ou l’arabe. Pourtant, aucune langue n’est « impossible » à apprendre. Alors, pourquoi a-t-on l’impression que certaines sont plus dures que d’autres ?
Regardons de plus près les facteurs qui influencent cette perception.
1️⃣ La distance linguistique : une question de famille
Tout commence avec la distance linguistique, c’est-à-dire le degré de similarité entre votre langue maternelle et celle que vous souhaitez apprendre.
Par exemple, un francophone trouvera souvent plus facile d’apprendre l’espagnol, l’italien ou le portugais — des langues de la même famille romane — que le russe, le turc ou le japonais.
Ces langues « cousines » partagent beaucoup de vocabulaire, une structure grammaticale proche et parfois même des expressions similaires.
À l’inverse, plus une langue est éloignée sur le plan linguistique, plus elle demande d’effort cognitif pour s’y adapter.
Le cerveau doit littéralement reprogrammer ses réflexes linguistiques, ce qui peut être déstabilisant au début.
2️⃣ L’écriture et les sons : un nouveau code à déchiffrer
Un autre facteur de difficulté réside dans le système d’écriture.
Passer de l’alphabet latin à des systèmes comme les caractères chinois, l’alphabet cyrillique ou les syllabaires japonais (hiragana, katakana) demande un apprentissage supplémentaire.
Ce n’est pas seulement une question de lecture : il faut aussi apprendre à reconnaître, écrire et mémoriser de nouveaux symboles.
La prononciation joue aussi un rôle majeur.
Certaines langues comportent des sons inexistants en français : les tons du mandarin, les consonnes rétroflexes de l’hindi, ou encore les clics des langues africaines.
Le cerveau doit alors s’entraîner à distinguer et à reproduire des sons qu’il n’a jamais entendus auparavant — un processus lent, mais fascinant.
3️⃣ La grammaire : un labyrinthe de règles et d’exceptions
Chaque langue a ses propres règles, et certaines sont plus complexes que d’autres.
Le russe et l’allemand, par exemple, utilisent des déclinaisons, ce qui signifie que la terminaison des mots change selon leur rôle dans la phrase.
Le japonais et le coréen reposent sur des systèmes de niveaux de politesse très codifiés, qui demandent d’adapter le langage en fonction du contexte social.
Même des langues apparemment simples, comme l’anglais, regorgent d’exceptions et de verbes irréguliers.
La grammaire peut donc être un obstacle important, mais elle n’est pas une fatalité.
En comprenant la logique derrière les règles plutôt que de tout mémoriser, on peut rapidement progresser.
4️⃣ L’exposition et les ressources : un environnement qui fait la différence
Une autre raison pour laquelle certaines langues semblent plus faciles tient à l’exposition.
Si vous entendez l’anglais tous les jours à la télévision, sur Internet ou dans les chansons, votre oreille s’y habitue naturellement.
En revanche, il est plus difficile de progresser en islandais ou en thaï quand on n’a presque jamais l’occasion d’y être confronté.
L’accès à des ressources variées – films, podcasts, manuels, communautés en ligne – joue donc un rôle clé.
Plus une langue est présente dans votre quotidien, plus votre apprentissage devient fluide et naturel.
5️⃣ La motivation, la culture et la méthode
Au-delà des aspects techniques, il existe un facteur humain incontournable : la motivation.
Un étudiant passionné par la culture japonaise trouvera probablement l’apprentissage du japonais plus stimulant qu’une autre personne simplement « obligée » de l’apprendre.
La curiosité culturelle, l’envie de voyager, ou le désir de communiquer avec des locuteurs natifs peuvent transformer une langue réputée difficile en une aventure enthousiasmante.
La méthode d’apprentissage compte tout autant : certains préfèrent les approches structurées (grammaire, exercices), d’autres progressent mieux grâce à l’immersion (films, conversations, jeux vidéo).
Il n’y a pas de méthode unique — l’important est de trouver celle qui vous correspond.
🧭 En résumé
La difficulté d’une langue dépend de nombreux facteurs : la distance linguistique, le système d’écriture, la grammaire, l’exposition, mais aussi votre motivation et votre attitude face à l’apprentissage.
Aucune langue n’est réellement « difficile » en soi — certaines demandent simplement plus de temps, de patience et d’immersion.




